Opération « Goût de France » 2021, Yène, mardi 9 novembre 2021
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Ministre de l’éducation nationale,
Monsieur le Président du Conseil départemental de Rufisque,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Gouverneur,
Madame la Représentante du Programme alimentaire mondial,
Madame la Directrice adjointe de l’Agence Française de Développement,
Mesdames et Messieurs les directeurs d’entreprises, Mesdames et Messieurs,
C’est un plaisir pour moi que d’être aujourd’hui dans la commune de Yène et de participer avec vous à cette opération autour des cantines scolaires.
Je veux, avant tout, remercier nos hôtes pour leur accueil et les féliciter d’avoir engagé, depuis 2016, une politique alimentaire territoriale durable, coordonnée par le Conseil départemental de Rufisque et les communes du département, avec l’appui de l’ONG le Grdr et de Cicodev.
L’opération « Goût de France », lancée en 2015 par le ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères et par le chef étoilé Alain Ducasse, tient cette année sa 6e édition avec la volonté de soutenir les métiers de la gastronomie vers une transition durable et d’accompagner les chefs dans leur nouveau rôle d’ambassadeurs d’une gastronomie participant à la préservation de la planète.
L’Ambassade de France et le Programme Alimentaire Mondial au Sénégal ont souhaité, à cette occasion, mettre à l’honneur les cantines scolaires ainsi que les chefs sénégalais. Nous voulions ainsi sensibiliser les élèves aux enjeux du consommer local, d’une alimentation saine et de qualité.
80 collégiens et lycéens ont participé, depuis le 2 novembre, à quatre journées d’ateliers animées par cinq chefs cuisiniers sénégalais, en collaboration avec l’ONG Grdr et la start up culinaire Table Pana. Ces ateliers se sont tenus dans l’une des deux des cuisines centrales du département de Rufisque, avec l’aide technique et financière de l’AFD et de l’Ambassade de France.
Je suis heureux que cette initiative permette d’offrir des repas sains, issus de l’agriculture durable et locale aux 1000 élèves de deux établissements scolaires de la commune. J’espère que ces ateliers susciteront des vocations pour que certains jeunes, qui ont participé aux ateliers, se lancent dans les métiers de la gastronomie et de la valorisation des produits agricoles du Sénégal.
Mesdames et Messieurs,
Vous connaissez l’ampleur de la coopération entre la France et le Sénégal. Elle a, face au Covid-19, dès mars 2020, pris notamment la forme d’une contribution significative de l’AFD à la mise en œuvre du plan de réponse et de riposte du ministère de l’éducation nationale.
Ainsi, sur les 3,8 Milliards de Fcfa mobilisés à travers le Programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal – Riposte et Résilience (PADES-RR) du Partenariat mondial pour l’éducation, 552 millions ont été octroyés au programme des cantines scolaires déployé dans le cadre d’un partenariat opérationnel avec le PAM. Cette action a permis d’atténuer les effets socio-économiques de la pandémie sur la scolarisation des enfants bénéficiaires. Elle a apporté une aide alimentaire à 107 000 élèves des 637 écoles rurales considérées comme les plus vulnérables.
Je voudrais aussi souligner le concours apporté aux plus fragiles à travers des projets tels que NIAMDE, dans 10 départements en plus de celui de Rufisque. Cette subvention octroyée par la France, via l’AFD, vise à améliorer les conditions d’apprentissage de 7 000 enfants en leur assurant une alimentation quotidienne de qualité. Les cantines scolaires deviennent ainsi des outils de protection sociale et de développement économique, en s’approvisionnant auprès d’organisations paysannes et d’unités de transformation locales.
Je me dois également de citer l’appui à la mise en œuvre du plan alimentaire du département de Rufisque, AMOPAR. Non seulement il améliore l’accès à une alimentation saine valorisant les productions locales, mais en plus le secteur de la transformation agroalimentaire pourra mieux se structurer et une gouvernance concertée du système alimentaire pourra se mettre en place.
Ce dernier aspect me permet de saluer la coopération décentralisée entre le département de Rufisque et la Métropole de Montpellier. Avec le soutien du dispositif conjoint franco-sénégalais, les deux collectivités territoriales vont renforcer leurs compétences et échanger leurs bonnes pratiques en matière de plans alimentaires territoriaux.
Je n’oublie pas non plus le rôle majeur joué par les entreprises. Je me félicite que certaines soient parmi nous aujourd’hui, telles que la Sococim déjà très active, y compris à travers sa fondation, dans le soutien aux cantines scolaires, le groupe Auchan Sénégal qui a contribué en produits frais et le groupe Eiffage qui va permettre de poursuivre le financement de repas au profit des élèves de la commune de Yène et au-delà. J’espère que d’autres suivront leur exemple.
Mesdames et Messieurs,
Vous l’aurez compris, les cantines scolaires sont au cœur des enjeux auxquels nous sommes aujourd’hui collectivement confrontés : ceux de la souveraineté et de la sécurité alimentaire, ceux des circuits courts et du développement de l’agro-écologie, ceux de la formation et de l’accès à l’emploi dans ces secteurs essentiels de l’économie sénégalaise, soumis en outre aux conséquences désastreuses du dérèglement climatiques, ceux de l’éducation pour toutes et tous, ceux donc de l’égalité, sociale et territoriale.
Pour conclure, je souhaite une pleine réussite aux initiatives portées tant par les collectivités territoriales que par l’Etat du Sénégal. Ils peuvent compter sur notre appui. Je souhaite enfin , et surtout, un bon appétit à tous les élèves du collège et du lycée de Yène./.