2023.03.14-DISCOURS-PALMES-ACADEMIQUES
Seul le prononcé fait foi
Madame la fondatrice de l’école française Dakar-Almadies,
Madame la directrice de l’école Aimé Césaire,
Mesdames et Messieurs, chers amis
Je suis très heureux de vous accueillir ce soir à la Résidence de France. Nous y sommes réunis pour célébrer deux parcours professionnels remarquables et deux femmes exceptionnelles.
C’est une occasion très spéciale, marquée par la remise des insignes d’une décoration parmi les plus prestigieuses que la France puisse octroyer, d’ailleurs le seul ordre impérial encore aujourd’hui décerné, puisqu’il remonte à 1808, même s’il a été ré-institué par Edgar Faure en 1955.
Quand bien même votre modestie devrait en souffrir, Mesdames, je vais sacrifier à cette tradition bien française qui veut que la carrière du ou de la récipiendaire soit rappelée à grands traits pour illustrer les mérites éminents qui justifient la décoration. Je vais commencer, hors tout protocole ou préséance, par Mme Dounia Haïdar avant de conclure avec Mme Fatou Niang Tandinet, doyenne de notre réseau de 18 établissements scolaires d’enseignement français.
***
Mme Dounia Haïdar, Vous incarnez à nos yeux le parcours exemplaire d’une femme de conviction et de talent au service de l’éducation des plus jeunes et, plus largement, de notre coopération et de la vitalité de la relation franco-sénégalaise.
Vous avez passé votre enfance au Sénégal, puis vous êtes allée étudier en France.
Vous êtes diplômée d’un master en philosophie de l’Université de la Sorbonne, du CAPES de philosophie, enfin également, pour faire bonne mesure, lauréate du concours de professeur des écoles et de personnel de direction.
Vous avez ensuite fait le choix de venir vivre et travailler au Sénégal.
Vous avez d’abord épaulé votre mère, Madame Souad Taraf Haïdar (1941-2014), qui a fondé, en 1985, une première école maternelle dans laquelle un quart des effectifs pouvait être scolarisé gratuitement. Vous avez repris le flambeau et continué l’œuvre commencée par votre mère, toujours avec le même niveau d’exigence. En 2007, le programme scolaire qui y est enseigné obtint ainsi l’homologation de conformité des autorités françaises.
L’école Aimé Césaire a accueilli progressivement des niveaux élémentaires. Elle compte aujourd’hui 468 élèves de la petite section de maternelle au CM2. Cet aboutissement représente un très bel hommage au travail accompli par votre mère.
Madame Haïdar vous jouez, depuis déjà 25 ans, votre rôle exemplaire en tant que cheffe d’établissement. Vous êtes en effet unanimement reconnue comme une figure clé de la communauté éducative dakaroise que vous animez et faites vivre par de nombreux projets de coopération éducative, tels que le Festival de théâtre francophone ou des programmes d’initiation à la danse.
Vous êtes également un pilier du réseau des écoles à programme français. Par diverses initiatives, comme la dictée Aimé Césaire ou la semaine des lycées français dans le monde, pour ne citer que celles-là, vous participez activement au rayonnement de la langue et de la culture françaises ainsi qu’à la promotion de notre conception républicaine de l’éducation, fondée sur l’humanisme, l’ouverture d’esprit, la tolérance, la curiosité intellectuelle, l’esprit critique ou encore l’égalité entre les filles et les garçons.
Enfin, vous continuez à enseigner, par passion mais aussi par nécessité. Ainsi, cette année scolaire, pour pallier les difficultés de recrutement d’enseignants qualifiés que nous connaissons à Dakar, vous êtes de nouveau professeur devant des écoliers de cours préparatoire (CP). Un retour aux sources en quelque sorte et certainement la plus belle des manières, en situation, de rester au contact des enfants et de la communauté éducative dans son ensemble.
J’ajoute enfin que vous êtes une interlocutrice précieuse pour l’Ambassade de France au Sénégal, notamment pour les liens que vous avez su nouer au sein du réseau des établissements à programme français, et un important relai d’influence de notre diplomatie éducative. Je vous en remercie.
Mme Haïdar Dounia, au nom du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, nous vous faisons Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques.
***
Si je puis me permettre, nous retrouvons avec vous, Mme Fatou NIANG TANDINET, les mêmes qualités de rigueur et d’engagement.
Je ne vais pas pouvoir évoquer toutes les étapes de votre carrière, tant elle est riche et diversifiée, mais je vais néanmoins essayer d’en retracer quelques grandes lignes et vous complèterez, si vous le souhaitez.
Permettez-moi de rappeler que vous êtes, vous aussi, diplômée de l’Université Paris-Sorbonne, de sa Faculté des Lettres, ainsi que du Département des Langues Appliquées de l’Université Ealing of West London et de l’Université d’Abidjan.
Vous avez travaillé pour les Nations Unies et, comme consultante, pour la Banque Africaine de Développement. En parallèle, vous avez également enseigné bénévolement dans le réseau à programme français comme professeur d’anglais au lycée La Fontaine d’Abidjan et dans deux établissements de Dakar : le lycée Jean Mermoz et l’école franco-sénégalaise de Fann.
À votre retraite, vous avez décidé de créer, sur fonds propres, une école maternelle à programme français. Depuis 2009, l’Ecole française Dakar-Almadies accueille ainsi des élèves de la toute petite à la grande section. Ils sont, pour leur plus grand bonheur et celui de leurs parents, 218 aujourd’hui.
Votre école a tissé des relations étroites notamment avec le lycée Jean Mermoz. Ainsi, une convention a été signée, l’année dernière, permettant à certains de vos élèves de se préparer à la Section Internationale Américaine de Mermoz. Désormais, chaque année, 10 de vos élèves intègrent cette section.
Mme Niang-Tandinet, votre parcours professionnel, votre contribution au rayonnement de la langue française et au développement des établissements d’enseignement à programme français au Sénégal, votre engagement au service de l’éducation et de l’accès de toutes et tous à une éducation de qualité, votre contribution à la coopération entre la France et le Sénégal sont autant de raisons qui justifient la remise, ce soir, de ces insignes.
Madame Niang-Tandinet, au nom du Ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, nous vous faisons Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques./.