2023.04.25-DISCOURS-ECOLE-DIRIGEANTE.2023
Seul le prononcé fait foi
Madame la Ministre, Déléguée Générale à l’entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes, Chère Aby,
Madame la Présidente du Women’s Investment Club,
Madame la directrice de Smart Ecosystem for Women,
Madame la directrice de Sekoya,
Chers membres du comité de pilotage du programme Lions Tech Invest,
Mesdames les participantes à l’Ecole de la Dirigeante,
Mesdames et Messieurs,
C’est un grand plaisir pour moi d’être, à nouveau, avec vous ce soir, à la fois pour le lancement de la seconde édition de ce projet ambitieux qu’est l’Ecole de la Dirigeante et pour l’annonce officielle des 20 participantes lauréates qui bénéficieront d’un accompagnement sur mesure lors des 9 prochains mois.
L’Ecole de la dirigeante participe d’un important programme de coopération entre la France et le Sénégal, le programme « LionsTech Invest ». Nous l’avons conçu ensemble, avec la DER/FJ, à partir d’un constat partagé, celui de la place des femmes dans l’écosystème entrepreneurial africain et de son dynamisme.
Lancé il y a 1 an, quasiment jour pour jour, ce programme est le résultat d’un travail collectif et partenarial. C’est aussi l’expression très concrète de la relation particulière qui unit, de longue date, cette Ambassade à la Délégation générale.
Je souhaite donc saisir cette occasion pour très sincèrement remercier sa Directrice Générale, chère Aby, et vos équipes, le Women Investment Club, Sekoya et le Smart Ecosystem for Women, qui se sont mobilisés à nos côtés.
La 1ère édition a permis de consolider les modèles d’affaires et préparer les dossiers d’investissement de 20 projets entrepreneuriaux dirigés par des femmes. C’est une aventure d’ores et déjà réussie. Son prolongement sera une priorité pour cette ambassade au cours des prochains mois.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi aussi de rappeler quelques données qui permettent de mieux saisir l’importance de ce programme.
On estime ainsi que près de 24% des Africaines en âge d’exercer un emploi sont activement impliquées dans la création d’entreprises, contre 6% seulement en Europe. Il s’agit du plus haut taux à l’échelle mondiale. Et lorsque les femmes occupent des postes de direction, le rendement des sociétés est supérieur à la moyenne de plus d’un tiers.
On mesure dès lors à quel point la pleine réalisation du potentiel économique de vos entreprises, mesdames, contribue significativement à la croissance et à la prospérité du continent de manière générale et du Sénégal en particulier.
Toutefois, l’aventure entrepreneuriale reste complexe et les défis demeurent.
Alors que les nouvelles technologies présentent de multiples avantages et devraient être un démultiplicateur de richesses pour les femmes, leur participation dans l’économie numérique est encore trop faible.
Une étude récente de la Global System for Mobile Communications Association a ainsi souligné l’apport considérable que représenterait l’accès des femmes aux TIC dans la hausse du revenu par habitant, qui pourrait alors augmenter de 20% d’ici à 2030.
Subsiste également la question centrale de l’accès au financement. L’exclusion financière est un obstacle dirimant, en particulier pour les femmes qui tentent d’accéder à des capitaux pour créer, exploiter ou développer leur entreprise.
Quelques chiffres encore à l’appui de mon propos. Sur la période 2019-2021, les entreprises dirigées par des femmes n’ont capté que 381 MUSD sur un total de 7,4 milliards levés par les start-up du continent africain, soit environ 5%. Selon des estimations récentes de la Banque Mondiale, les femmes entrepreneures sont confrontées à un déficit de financement de l’ordre de 1,5 MdUSD.
Les raisons en sont nombreuses comme le rappelle le rapport « In search of Equity – Exploring Africa’s Gender Gap in startup finance » : inadaptation des outils financiers aux besoins des activités entrepreneuriales portées par les femmes, actifs immobiliers jugés insuffisants pour garantir leur solvabilité, faible réseau professionnel, et plus généralement un manque de confiance en soi.
C’est l’essence même du projet de l’Ecole de la Dirigeante que de contribuer à répondre à ces défis. Pour cette 2nd édition, près de 500 candidatures ont été reçues. C’est dire les attentes, les espoirs et la nécessité de poursuivre nos efforts, y compris en associant de nouveaux partenaires, européens par exemple, qui sont nombreux parmi nous ce soir.
Je ne saurais enfin conclure sans saluer l’exceptionnel engagement de ces 100 femmes entrepreneuses présentes ce soir à nos côtés, ainsi que les bénéficiaires de la précédente édition.
Je vous remercie pour votre attention./.